Spider-Man : Far From Home, la critique

  • Réalisé par : Jon Watts

  • Bande Originale : Michael Giacchino

  • Durée : 2h09 min

  • Sortie en France le : 03 juillet 2019

Spider-Man : Far From Home arrive au cinéma avec la lourde tâche de clôturer la phase 3 du Marvel Cinematic Universe. Il sert ainsi une conclusion après le chapitre final mené tambour battant par Avengers : Endame, dont il est la suite directe. Après cette expérience difficile, Peter Parker reprend les cours et s’efforce de mettre le costume de super-héros au diapason pour privilégier sa vie privée. Jon Watts, le réalisateur, saisit l’occasion pour proposer un film léger et fun, toujours inspiré par une ambiance très teen, comme le premier opus Homecoming. Cette fraîcheur arrive à point nommé pour un film très estival, qui lorgne du côté de la comédie-romantique.

Spider-Man : Far From Home apporte de la nouveauté chez Marvel

Après avoir posé les bases de la nouvelle saga Spider-Man et après avoir tissé la relation entre Peter Parker et Tony Stark dans Homecoming, Jon Watts reprend les rênes de ce nouvel opus avec la tâche de clore la phase 3 du MCU. 

De son côté, Tom Holland hérite de la charge de faire sortir Spider-Man de l’adolescence pour lui faire goûter la joie des responsabilités. Très rapidement et malgré un ton plus comique que ses prédécesseurs (Tobey Maguire et Andrew Garfield), il s’avère aussi être le plus convainquant des hommes araignées. Il excelle en effet dans le registre de la comédie et parvient à incarner un Peter Parker tour à tour peu sûr de lui, gaffeur, charmeur et particulièrement attachant. Il dégage une simplicité désarmante qui sied bien à l’araignée sympa du quartier. 

Si Tom Holland est une valeur sûre à présent et qui a su tisser sa toile dans l’écurie Marvel, un autre personnage gagne ses galons dans le film : MJ, incarnée par Zendaya dont tous les défauts du premier opus ont été corrigés. Si elle n’est pas la rousse intrépidité que l’on avait connue, sa réécriture brillante s’avère parfaitement convaincante. Michelle Jones est une variation plus fun et plus moderne de MJ, et elle apporte énormément au duo qui brille à l’écran grâce à elle.

Un changement de ton qui marque l’évolution de Spider-Man

La première partie du film est pleine d’humour : gags visuels, comique de situation et de répétition… Le ton léger employé fait du bien après le retour des éclipsés, qui doivent affronter les conséquences du “snap” de Thanos dans Endgame. Le monde pense ses plaies mais pas de pathos ici, puisque l’humour est mis en avant.

Peter Parker et sa classe sont envoyés en voyage scolaire en Europe avant que des ennemis viennent se mêler à la fête. De son côté, le jeune Spider-Man a un autre objectif : déclarer sa flamme à MJ tout en préservant son identité de super-héros. 

Tiraillé entre son envie de vivre une vie normale et ses responsabilités, il sera recruté de force par Nick Fury pour prêter main forte à Mysterio, un super-héros venu d’un autre monde et incarné par Jake Gylenhaal. Peter voit en lui un allié de taille, figure de remplacement à Tony Stark qui était son père de substitution. Quentin Beck, de son véritable nom, lui donnera alors toutes les raisons d’assumer son rôle dans ce nouveau conflit. 

Que vaut Mysterio ? On vous laissera découvrir son histoire, mais sachez qu’il fait honneur aux comics et reste fidèle à la fois à son design improbable et à ses pouvoirs. C’est une grande réussite du film et un pari remporté pour un personnage que l’on pensait inadaptable en film.

A travers les épreuves de Far From Home, Spider-Man comprendra finalement qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Peter Parker prend progressivement son rôle au sérieux (ou finit-il par l’accepter ?), avec une meilleure compréhension de sa place parmi les Avengers et les protecteurs de la galaxie. Mysterio sera au centre de cette évolution tant il soulève de nombreuses questions sociétales, à l’heure de la manipulation des informations, des fakes news, de la prolifération des rumeurs et des illusions.

Le retour de l’extraordinaire Spider-Man

Soyons clair et direct : Spider-Man : Far From Home nous fait oublier toutes les errances des précédents reboots. Le film a du rythme et suffisamment de surprises pour maintenir l’intérêt du spectacle.

Les enjeux prennent plus d’ampleur que dans Homecoming (en évitant de nous faire le coup de l’ultime super-vilain qui veut détruire la planète) et restent plutôt ingénieux sachant que le film est un épilogue. On a droit à des séquences épiques et ingénieuses dans leurs orchestrations (on pense à la bataille finale à Londres) et les pouvoirs de Spidey sont utilisés à bon escient. Tom Holland est le meilleur Spider-Man, qu’on se le dise !

Restent quelques clichés, parfois si énormes qu’ils sont plus irritants qu’amusants, à cause du traitement réservé à certains pays européens. Venise et Londres sont plutôt bien traitées et évitent le cliché de la carte postale ; Prague n’est pas catastrophique mais sonne faux tandis que les Pays-Bas sont totalement ratés. Le pays n’est pas à l’écran très longtemps, mais on n’échappe ni aux tulipes ni au moulin… tout ça, sur un seul plan. Le film s’en sort globalement, mais une utilisation plus fine de ces destinations ne lui aurait pas fait de mal.

Ces éléments fragilisent un peu la structure du film et sa crédibilité, mais cela ne l’handicape pas grâce au charme qui s’en dégage. Entre tous les effets visuels et l’humour, on découvre un film qui a du cœur, qui se manifeste par les relations entre les personnages. Ça parle d’amour au sens large du terme : l’amour paternel entre Spider-Man et Iron Man,  l’amour entre un maître et son apprenti (Spider-Man et Mysterio), l’amour au sein d’un couple naissant (Peter et MJ, Tante May et Happy Hogan)… Le MCU a toujours été une fresque humaine et ce film y apporte une pierre solide.

Dois-je aller voir Spider-Man : Far From Home ?

Oui, parce que cet opus est la meilleure aventure de Spider-Man et supplante même, de par son rythme, sa fraîcheur et son dynamisme, Spider-Man 2 de Sam Raimi. Tom Holland est devenu très charismatique. Il gagne ses lettres de noblesse avec cet opus et devient parfaitement légitime à incarner l’homme-araignée. Plein de surprises, l’opus révèle aussi une Zendaya parfaite dans sa réinterprétation de MJ et on retrouve un Mysterio à la hauteur des comics !

On a aimé

  • Le ton léger du film et son humour

  • La plus belle incarnation du tisseur depuis Spider-Man 2

  • L’alchimie entre Zendaya et Tom Holland

  • Un Mysterio très réussi interprété par Jake Gyllenhaal

On n’a pas aimé

  • Les clichés dans la représentation de certains pays européens