Blue : Disneynature nous invite à une plongée étonnante au fond des océans

  • Réalisé par : Keith Scholey
    et Alastair Fothergill

  • Bande Originale : Steven Price

  • Durée : 1h18min

  • Sortie en France le : 28 mars 2018

Le duo de réalisateurs Keith Scholey et Alastair Fothergill nous entraîne au cœur de l’océan, dans un environnement aussi étonnant que fragile. Après Nés en Chine et dans la lignée des documentaires animaliers, nous suivons cette fois l’histoire de Blue, un jeune dauphin qui sera notre guide pendant toute notre aventure maritime. Ce nouveau film de Disneynature nous permettra de découvrir, comprendre et aimer un environnement encore très mystérieux pour l’Homme.

Un film éducatif ambitieux et engagé

Les mers et les océans recouvrent plus de 70% de la Planète Bleue mais seuls 5% ont aujourd’hui été explorés ou étudiés. Mais alors qu’elle est en majeure partie mystérieuse pour nous, notre avenir en dépend et l’importance de protéger les océans est devenue capitale : avec les forêts, elle fabrique l’oxygène que nous respirons, elle dépollue les toxines et agit comme un climatiseur naturel. Nous dépendons d’eux et assez paradoxalement, il s’agit des environnements les plus menacés de notre planète.

Cécile de France, la narratrice de Blue, souligne à de nombreuses reprises le fragile équilibre de la vie et de la nature. A travers le parcours de Blue, le delphineau en route vers l’indépendance, nous découvrons ainsi la vie au sein d’un récif corallien où toutes les espèces sont liées : chaque animal, chaque espèce et chaque plante dépend de son voisin, qu’il s’agisse d’un ami ou d’un ennemi. C’est la grande force du film : montrer que l’écologie et son fonctionnement profond sont inscrits au cœur d’une communauté soudée. Elle ne divise jamais et elle permet de collaborer ensemble pour la survie.

Alastair Fothergill et Keith Scholey, vétérans de Disneynature qui ont déjà réalisé ensemble Félins et Grizzly, ont choisi assez judicieusement de baser toute la narration sur les nageoires d’un jeune dauphin. L’emphase sur cette espèce charismatique et intelligente, capable d’avoir des émotions et consciente de soi, facilite l’accès au film pour les plus jeunes. Avec Chimpanzés et Au Royaume des Signes, il est ainsi un bon premier pas dans l’univers des films animaliers.

Le corail occupe également une place de choix dans Blue. Ce n’est pas qu’un environnement ou un décor, mais réellement l’un des acteurs du film. Il s’agit du pilier qui soude toute la communauté d’espèces. Il s’agit d’une colonie de plusieurs millions d’individus liés les uns aux autres, composée d’animaux minuscules et d’algues. Comme des architectes, ils construisent ces murs de calcaire comme autant d’immeubles pour abriter leurs congénères. C’est aussi le témoin le plus parlant sur l’impact négatif que peuvent avoir les Hommes sur leur environnement.

En marge de toute cette vie sur le récif corallien, et peut-être de manière un peu trop détachée de la narration globale, Blue nous permet également de suivre une baleine à bosse et son petit. Malgré leurs tailles, ce sont des mammifères fragiles qui doivent faire face à de nombreuses difficultés. Pour mettre bas, les femelles doivent parcourir en solitaire plus de 7000 kilomètres… sans jamais rompre le contact avec le reste de leur groupe. Via une communication longue distance, avec leurs puissantes nageoires pectorales, elles sont en effet capables de répondre à des appels de détresse – ou d’en émettre, à leurs congénères. C’est la première fois qu’il a ainsi été observé que les baleines à bosses vivent en communauté. Elles donnent au film ses plus belles images : un fabuleux ballet d’une beauté à couper le souffle et qui nous force à la modestie.

Des images colorées et rarement vues à l’écran

Les projets de Disneynature sont toujours ambitieux et Blue ne déroge pas à la règle. Le tournage a duré plus d’un an et l’équipe a visité ainsi dix pays différents pour recueillir des images extraordinaires. Si l’on ajoute la préparation logistique et les heures de postproduction, au final, deux ans et demi de travail auront été nécessaires. Avec son approche très cinématographique et ses nombreuses innovations techniques, le style du film s’inscrit dans une fiction qui s’éloigne assez largement des documentaires. L’utilisation de grues pour filmer donne un ton saisissant et unique, qui nous plonge dans les océans et leur maestria de couleurs. Pour Alastair Fothergill, il s’agit de l‘un de ses tournages les plus difficiles et les plus exigeants qu’il ait eu à effectuer.
Pour accompagner les images, c’est Cécile de France (qui prête sa voix à Sally dans la trilogie Cars et à Raksha dans Le Livre de la Jungle de Jon Favreau) qui a été sélectionnée pour raconter l’histoire du film. Sa voix douce se prête à merveille aux océans.
La bande son, composée par Steven Price, quant à elle, est discrète et ne marque pas les esprits.
Cela donne un espace d’expression plus importants pour les sons des océans, les chants des baleines et des dauphins. On comprend aisément ce choix, mais après Nés en Chine et sa splendide musique, cela reste un peu décevant.

Comme dans tous les Disneynature, c’est la sensibilité et la passion des différents éléments de l’équipe en charge du projet qui donnent corps aux films. Sans être moralisateurs, ils filment les opportunités que leur laissent les animaux. Ce sont eux, au final, qui décident et qui composent le scénario. Car même s’il est écrit en avance, les opportunités pour obtenir des images spécifiques sont rares et difficiles. Impossible dès lors de réaliser un film de cette ampleur sans aucune sincérité. C’est une des raisons pour laquelle les Disneynature sont des films précieux : ils ne portent pas d’apparats inutiles, quand bien même ils sont esthétisants. Une autre preuve de sincérité : même s’ils n’ont jamais été des monstres au box office, un pourcentage des bénéfices du film est reversé à des projets de préservation et à la recherche. En plus de sa mission de sensibilisation, Blue va ainsi directement participer à la protection des récifs coralliens.

Alors, on recommande Blue ?

Blue est une excellente première expérience dans le documentaire animalier. Il offre des images superbes, jamais vues encore à l’écran dont un ballet de baleine à bosse inoubliable. Il marque surtout par ses images presque surréalistes, qui montrent la beauté et la variété de l’océan. Il manque la surprise et parfois la poésie, mais la beauté de l’environnement filmé opère sa magie. Pour les amoureux de la mer, Blue fera chavirer les cœurs.

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On a aimé

  • Des images sublimes

  • Une œuvre qui sensibilise et qui responsabilise l’Homme

  • Le ballet des baleines à bosse

  • Les très nombreuses espèces présentées dans le film

On n’a pas aimé

  • La musique, qui fait son office mais que l’on oublie

  • Les baleines à bosses trop en marge du récit global