Hong Kong Disneyland ou le Parc Disney « Mouse costaud »
Hong Kong Disneyland est le cinquième resort Disney à avoir ouvert, treize ans après Disneyland Paris. Après des premières années difficiles, il reprend du poil de la bête pour affirmer son identité propre. Il faut dire qu’il a ouvert pour des raisons qui ne sont pas forcément très réjouissantes, avec un manque flagrant d’ambition imposé à l’époque sous la direction rigide et avare de Michael Eisner. Depuis, de nouvelles expériences sont apparues et des attractions cultes ont été ajoutées.
Plutôt que d’organiser un voyage autour du séjour à Hong Kong Disney Resort, j’ai ainsi décidé de combiner sa visite à celle de Shanghai Disneyland (n’hésitez pas à consulter le Carnet de Voyage qui lui est consacré), dont les prises de risques et le design affirmé m’attiraient davantage.
Alors oui, qu’on se le dise tout de suite, de nombreux détails restent faiblards et paresseux, Main Street USA et Sleeping Beauty Castle en tête… mais le charme finit tout de même par opérer. Il se rapproche de l’expérience de Disneyland en Californie (avant l’arrivée de Disney California Adventure) avec une dimension plus humaine, sans les allées bondées et les files interminables. Pour un petit parc, il reste extrêmement solide et parvient à tirer son épingle des autres parcs de la firme de Mickey.
Se préparer, s’organiser et y aller
Se rendre à Hong Kong n’est pas très difficile. Contrairement à la Chine, vous n’avez pas besoin de visa pour y aller et votre passeport biométrique suffira amplement. Faites attention si vous faites justement une escale par une ville chinoise, seules 18 villes sont autorisées à appliquer la mesure d’exemption de visa sur un transit de 72 heures : Pékin, Shanghai et Canton en font évidemment partie. Une autre subtilité : nous avions décidé de visiter Shanghai Disneyland après Hong Kong Disneyland, or, nous devions prendre une correspondance pour Hong Kong à Pékin. Le visa ne permet d’entrer sur le territoire qu’un nombre de fois défini sur celui-ci : nous avons ainsi dû demander deux entrées en Chine.
La préparation au voyage n’est pas très compliquée non plus. Nous avions trouvé un prix intéressant en utilisant le comparateur Kayak, à 530€ par personne. Nous avons ainsi sélectionné l’itinéraire suivant : Paris CDG – Pékin – Hong Kong à l’aller le 26 décembre 2016, puis un vol intermédiaire Hong Kong – Shanghai le 31 décembre 2016. Notre retour était prévu le 06 janvier 2017 au départ de Shanghai.
Dans la mesure du possible, je vous conseille de passer directement par la compagnie aérienne une fois les vols trouvés. Cela vous évitera des désagréments si des changements de vols ont lieu entre le moment de la réservation et le début du séjour. Début décembre 2016, j’ai par exemple découvert un changement de vol qui ne m’avait pas été averti par email. J’ai pu me rendre compte que le premier vol avait été modifié , ce qui repoussait notre heure d’arrivée à Pékin de plus de 3h. Ces changements n’avaient pas été pris en compte sur le vol suivant et on se retrouvait avec une correspondance qui partait plus tôt que notre arrivée à la capitale chinoise. Cela a été la croix et la bannière pour que mes demandes de modifications soient prises en compte. Puisque le voyagiste où j’avais acheté les billets provenait d’Espagne, je n’ai pas pu m’adresser à Air China directement. J’ai finalement réussi à faire effectuer les changements en trouvant le numéro de téléphone français du voyagiste. Cela m’a coûté deux appels, mais cela avait fonctionné. Ouf. Faites attention à ce point qui peut générer ainsi du stress inutile.
Hong Kong étant une ville moderne et plutôt agréable, vous aurez beaucoup de choix pour séjourner. Outre les 3 hôtels Disney (2 au moment de ma visite, l’Explorers Lodge étant encore en travaux), vous trouverez forcément chaussures à vos pieds. Pour une question de budget, nous avions sélectionné un hôtel non loin de HKDL, sur l’Île de Lantau, où se trouve Disneyland. Nous avons ainsi dormi à l’Auberge Discovery Bay, dans la zone du même nom. Contrairement à ce que son nom laisse supposer, l’établissement est plutôt grand et luxueux. Discovery Bay, où se trouve l’hôtel, est une zone principalement résidentielle et assez particulière, car elle échappe au vacarme constant de la ville et a une densité bien moindre comparée à la démographie de l’archipel. De nombreuses activités estivales sont également disponibles et vous pourrez prendre un ferry jusqu’au port de Hong Kong en toute facilité. C’est un vrai havre de paix que je ne peux que recommander. Ici, les barrières culturelles sont rares. Si vous parlez anglais, vous n’aurez aucune difficulté à vous faire comprendre puisque toute la population le parle : avec le cantonnais et le mandarin, il s’agit de la langue officielle de l’administration de Hong Kong.
L’ensemble de la ville est facilement desservi et il est simple de circuler. Que ce soit par ferry, par tramway ou par le train MTR, nous n’avons pas éprouvé la moindre difficulté dans nos déplacements… sauf à l’aéroport international de Chep Lap Kok, très grand. La fatigue aidant, nous n’avons pas réussi à trouver le quai des bus pour aller jusqu’à Discovery Bay (on a trouvé la boutique de Hong Kong Disneyland par contre). Nous avons donc opté pour le taxi (les risques d’arnaques ici sont beaucoup moins importantes qu’à Shanghai), qui ne coûte qu’une bouchée de pain. En plus, il s’agissait de la meilleure solution pour arriver rapidement à notre destination. Depuis l’Auberge Discovery Bay, il était facile de prendre une navette jusqu’à Hong Kong Disneyland. Nous avions deux possibilités : le prendre soit jusqu’à Sunny Bay Station ou directement jusqu’au parc. Nous ne pouvions pas manquer le métro version Disney, nous l’avons donc privilégié. Comme à Tokyo, Disney possède ainsi un tram qui relie cette gare jusqu’au parc. Pour moi, cela fait partie de l’expérience Disney et la première arrivée, pour la première fois, a une importance capitale. Autant ne pas la négliger. En outre, les deux gares desservies sont vraiment superbes. Celle de Hong Kong Disneyland possède un style unique, que je qualifierais de « steampunk meets Jules Vernes ».
Trois hôtels Disney pour trois expériences totalement différentes
Les trois hôtels de Hong Kong Disneyland sont finement décorés et sont tous immersifs. En considérant la taille du parc, c’est assez étonnant que le resort propose une offre si variée. Il est en effet facile de faire la visite du parc en un jour seul, ils proposent ainsi des expériences complémentaires. En outre, le trajet à pied entre le parc et les hôtels est à lui-même à ne pas manquer. Vous longez en effet la mer sur un chemin calme, serein, très « zen », bercé par de la musique Disney.
Disney’s Hollywood Hotel : dans cet hôtel, vous retrouverez l’imagerie des grands films d’Hollywood, pour en devenir vous-même la star. Son ambiance contemporaine et art déco en font un immanquable pour les amoureux du cinéma.
Disney’s Explorers Lodge : dernier né des solutions d’hébergement (il a ouvert en 2017), il transforme les visiteurs en explorateurs et les invite à séjourner dans des chambres inspirées par l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Afrique. Dans ce mélange de culture dépaysant, vous êtes invité à explorer et rêver ensemble. L’architecture et l’organisation de l’hôtel rappellent ses plus beaux grands frères que sont le Disney’s Animal Kingdom Lodge et le Polynesian Village, à Walt Disney World, par leur exotisme.
Il s’intègre aussi parfaitement dans la méta-histoire de la Société des Explorateurs et Aventuriers (en anglais : Society of Explorers and Adventurers), le SEA, dont la référence est faite dans tous les parcs Disney du monde (excepté Shanghai Disneyland et Disneyland Paris). C’est à Hong Kong Disneyland que l’un des plus éminents membres de ce club est d’ailleurs présent, puisqu’il vit à Mystic Point, l’un des lands du parc.
Hong Kong Disneyland Hotel : cet hôtel luxueux ne déroge pas à la règle et embrasse son héritage dans les règles de l’art. Figure emblématique de tous les resorts Disney du monde, il reprend le style victorien de ses aînés avec la même magnificence et ses lignes épurées qui évoquent la nostalgie des grands hôtels bordant les plages américaines de la Belle Epoque.
Hong Kong Disneyland : un havre de paix dans une métropole agitée
Nous arrivons enfin à Hong Kong Disneyland, dans cette gare superbe qui évoque fortement Discoveryland à Disneyland Paris. Non loin de là, à quelques centaines de mètres, se trouve l’entrée. Une des premières choses qui me marque toujours à l’arrivée dans un nouveau parc est l’odeur de l’environnement. Ici, on respire la nature et l’air marin, la Mer de Chine n’étant elle aussi qu’à une poignée de foulées plus loin. Une magnifique fontaine nous accueille sur la plaza, avec des personnages Disney en rôle central.
Il y a quelque chose de calme et de serein dans ce parc, fruit du brassage entre les cultures occidentale et chinoise. En face de la métropole agitée de Hong Kong, c’est un vrai havre de paix. L’environnement du resort est propice au rêve. Le temps s’arrête, se fige même, et l’on vit alors hors du temps. L’agitation de notre monde se suspend à Hong Kong Disneyland.
La fréquentation du parc, généralement peu bondé, affirme encore plus ce sentiment. On s’y réfugie comme dans un cocon et la réalité du quotidien se transforme en écho lointain. Il tire son épingle de l’environnement tout à fait unique, idéalement situé sur une île entre la mer et la montagne.
Face à un manque flagrant d’ambition et de prises de risques, ce côté intimiste est paradoxal, mais c’est aussi ce qui le sauve. Souvent, il se contente de singer son homologue californien, parfois même en moins bien. Main Street USA en est le parfait exemple.
Icône et immanquable des parcs de type « Magic Kingdom », vous allez flâner dans Main Street USA et découvrir des boutiques dont l’agencement et l’ambiance rappellent fortement celles du Disneyland original. Loin de l’élégance et de la grandeur de Paris, la rue principale du parc de Hong Kong est aussi celle qui a hérité de presque toute la majorité des erreurs de design. Elle est le symptôme de la maladie qui a frappé le complexe à son origine : manque de finition, de détails, de profondeur… et donc d’ambition. La rue paraît plate et figée, alors qu’il devrait s’agir d’un centre névralgique plein de vie. Oh, la magie opère toujours car le charme est bien présent, mais il manque une touche d’authenticité qui existe dans les autres. Les voitures et bus de Main Street Vehicules sont toujours présents pour donner une énergie cinétique bienvenue, mais cela ne suffit pas à combler l’aspect statique de cette partie du parc. L’absence de tramway se fait cruellement sentir aussi. S’il y a bien quelque chose qui m’a fait plaisir, c’est de trouver de quoi déguster des gaufres Mickey ! Ce classique pour tous les fans n’est pas disponible à Paris (une erreur majeure selon moi !), c’était donc une vraie surprise que de pouvoir les manger là-bas. Bon point pour ma part, car cela fait partie de ces petites touches qui font que je peux me sentir dans un véritable parc Disney.
A l’époque de notre visite, Noël avait envahi toute la petite rue américaine. La décoration n’était pas aussi belle qu’à Disneyland Paris, certes, mais l’ambiance était bien présente. Notons juste la forme assez étrange du sapin à Town Square…
Quand Tomorrowland devient son propre pastiche… S’il y a bien un endroit que je n’ai pas aimé à Hong Kong Disneyland, il s’agit clairement du land dédié au futur. Enfin, ici, nous n’y sommes pas vraiment… Il s’agit d’une version moins sérieuse que les autres, puisque tournée plutôt vers le fun et la représentation façon comics et toons de l’espace. C’est bien clair : c’est laid et c’est mal organisé, un peu comme les Walt Disney Studios à Paris. Le quartier est organisé autour d’une place centrale où se trouve l’attraction Orbitron (oui, la même que Disneyland Paris aussi, mais en très moche). En commençant par l’entrée et dans le sens des aiguilles d’une montre, à gauche, se trouve immédiatement le Comet Cafe. Avec sa tôle et son enseigne criarde, on dirait le bâtiment d’un restaurant qui trouverait aisément sa place à Wallygator ou dans un parc régional… Sans compter le fait qu’il était fermé pendant toute la durée de notre séjour… Un parc étant avant tout une question d’organisation urbaine, cette zone est sous-exploitée voire totalement inutile…
Juste au-dessus, toujours en remontant autour de la place, se trouve Hyperspace Mountain… dont la version est à nouveau cheap à souhait. Je ne parlerais pas de l’attraction en elle-même, mais plutôt de son habillage. Cela m’a à nouveau fait penser aux Walt Disney Studios : la file d’attente n’est pas du tout immersive, puisqu’on attend dans un parc à bœufs à peine décoré (façon Studio Tram Tour) et l’enseigne de l’attraction est plate (façon… Studio Tram Tour post 2007). La gare est enfin petite avec quelques effets de lumière pour donner un semblant d’ambiance. On continue sur la droite, où se trouvent les restes d’Autopia en cours de destruction pour faire place à la zone Marvel et le spectacle Jedi Training: Trials of the Temple, et tout de suite à côté, le mini-land consacré à la Star Expo avec l’attraction Iron Man Experience (en soft opening au moment de notre visite). Cela permet enfin de relever le niveau de Tomorrowland avec une architecture plus moderne et plus dynamique. L’attraction en elle-même est très sympa aussi et dispose de nombreux atouts pour devenir l’une des favorites du parc. Juste à côté se trouve Buzz Lightyear Astro Blasters. Cette attraction a aujourd’hui fermé ses portes et ré-ouvrira sous le signe de Marvel. On termine la visite de Tomorrowland par un autre restaurant dont la façade est laide à souhait : Starliner Diner. En-dehors de la tôle, on trouve devant la façade une fusée qui sert de décoration. Vous l’avez deviné : c’est moche… Allez, on quitte vite cet endroit et on file vers Fantasyland, qui dispose de suffisamment de choses pour nous faire oublier le ratage de ce land.
Les contes de fées Disney prennent vie à Fantasyland. Icône et indémodable des parcs Disneyland, le land 100% Disney est de retour à Hong Kong dans une version charmante et intimiste. On y retrouve quelques originalités propres au parc chinois comme Fairy Tale Forest, qui nous invite à explorer un jardin représentant les contes et leur donnant vie dans des maquettes miniatures. C’est un vrai bonheur de pouvoir se promener dans ce lieu reposant, accessible à toute la famille et à tous les âges.
Quant à Mickey & the Wondrous Book, il s’agit de l’un des meilleurs spectacles que Disney ait conçus. La bande-originale est à tomber. Ce show à lui tout seul mériterait presque le déplacement jusqu’à Hong Kong tant il est réussi.
Juste à côté de lui, vous pourrez embarquer dans un classique Disney : une version revue et corrigée d’It’s a Small World est en effet disponible. La meilleure de toutes à mon avis, elle est le condensé du meilleur de toutes les autres itérations dans le monde. Avec le théâtre où se joue Mickey & the Wondrous Book, la zone est légèrement en retrait de Fantasyland et propose un tout cohérent et à nouveau intimiste. Décidément, ce parc sait créer de nombreux mini-lands et arrive à multiplier les expériences charmantes et uniques.
Notons aussi à Fantasyland la présence d’un restaurant dédié à Clopin et au Festival des Fous du Bossu de Notre Dame. Ce n’est pas le lieu de sustentation le plus réussi, ni même le meilleur, mais c’est toujours sympa pour les fans du film (et ils sont nombreux !).
Un mot sur le château : ici, il s’agit de celui de La Belle au Bois dormant (Sleeping Beauty Castle)… mais version Disneyland en Californie. Plutôt que d’une création originale, c’est un clone 100% conforme à celui ouvert en 1955. Heureusement, à cause de l’emplacement et des collines juste à côté du parc, c’est un panorama unique que l’on peut admirer. Attention, actuellement, il est en pleine transformation et réouvrira totalement remodelé en 2019, probablement avec un nouveau nom puisqu’il ne sera pas attribué à une seule princesse uniquement (comme le Storybook Castle à Shanghai).
En passant par la sortie Sud de Fantasyland, on arrive à la croisée des chemins entre trois mondes différents : Fantasyland bien sûr, Adventureland et Toy Story Land. La transition n’est pas des plus réussies, elle est même abrupte. C’est aussi une des autres faiblesses du parc en général. Continuons notre visite par Toy Story Land.
Quand les jouets prennent vie dans Toy Story Land. Je n’aurai pas grand chose à dire sur ce quartier de Hong Kong Disneyland, clone parfait de la version des Walt Disney Studios, mais organisé un peu différemment. On y retrouve les mêmes attractions, les mêmes éléments de décor… Vous ne serez pas dépaysés du tout.
Aux confins de la jungle, se trouve la demeure de Henry Mystic à Mystic Point. Cette zone est le véritable chef-d’œuvre de Hong Kong Disneyland. Son histoire travaillée, originale, et son attraction dédiée lui valent une solide réputation dans la communauté des fans Disney. A l’heure de l’exploitation quasi exclusives de licences dans les parcs, c’est un véritable ovni.
Bien que d’une taille plutôt modeste, Mystic Point est une merveille architecturale. Un jardin de curiosité, appelé le Garden of Wonders, vous invite à découvrir des curiosités archéologiques rassemblées par le propriétaire du manoir (qui se trouve non loin). Trois expositions accueillent des arrangements optiques fascinants : l’exposition dédiée aux sculptures, celle consacrée aux bas-reliefs et enfin celle où se trouvent des mosaïques.
A l’Explorer’s Club Restaurant, mon préféré du resort, vous pourrez goûter une cuisine venant de l’Asie du Sud, de la Corée, de l’Indonésie et enfin du Japon. Le club, adjacent à son manoir, a été construit par Henry Mystic qui a voulu rassembler les artefacts préférés qu’il a ramené de ses expéditions. Vous pourrez ainsi choisir de manger dans une des cinq salles consacrées soit à la Chine, à l’Inde, à la Russie, à l’Egypte ou au Maroc. La décoration et le repas sont au top et je vous conseille de vous y arrêter au moins dans chacune pour les admirer. Il y a des clins d’œil et des choses à voir dans chaque recoin !
Enfin, Mystic Point propose l’aventure la plus réjouissante de tout le parc, et probablement l’une des meilleures de tous les parcs Disney du monde : Mystic Manor. Superbe déclinaison moderne de Haunted Mansion, elle est remplie d’effets spéciaux saisissants et d’animatroniques. Le petit singe Albert est inoubliable et sa trogne est vraiment craquante. Le duo qu’il compose avec son maître Henry Mystic rappelle celui de Figment et Dreamfinder, une véritable référence pour les puristes. Cette attraction est la somme du savoir-faire de Disney Imagineering : utiliser l’innovation technologique pour conter une histoire forte et passionnante. Ce n’est ni plus ni moins qu’un chef-d’œuvre, et j’espère que Disney aura assez d’audace pour continuer à proposer des expériences de ce type… A l’heure du gain facile par l’exploitation des films ou des personnages déjà connus, rien n’est moins sur, hélas…
Nous quittons maintenant la jungle de Mystic Point pour arriver dans la petite ville de Grizzly Gulch.
La petite ville de Grizzly Gulch a été fondée par les mineurs et prospecteurs en 1888. En creusant, ils ont découvert que cette terre se trouvait sur de nombreux geysers naturels… ne soyez donc pas étonnés par son architecture parfois surprenante. A nouveau, Hong Kong Disneyland propose une expérience unique avec une scénario fort. Équivalent de Frontierland cette petite zone, très réussie, propose une des attractions signatures du parc, variation de Big Thunder Mountain.
Ce qui frappe avant tout quand on arrive est l’organisation du land et la présence du train de Big Grizzly Mountain Runaway Mine Cars qui y serpente. L’attraction donne vie au quartier et le dynamise parfaitement. C’est le condensé du savoir-faire d’Imagineering qui s’y retrouve : une décoration naturelle avec ses roches et ses montagnes, des détails soignés disséminés dans tous les recoins, de l’humour dans l’exécution globale et grâce aux nombreux gags visuels… les personnages qui vivent dans la petite ville sont également forts et attachants (les ours de l’attraction n’ont rien à envier à Gomer, Henry, Wendell et Big Al) et sont au cœur du scénario. Un travail qualitatif a été fourni par les équipes créatives pour ne pas proposer simplement une transposition de Frontierland et malgré le budget limité, elles ont réussi à donner une touche d’originalité à cette petite ville de l’Ouest.
Notre tour de Hong Kong Disneyland se termine à Adventureland, plus grand land de tout le parc. Jamais la sensation de visiter la jungle profonde n’a été aussi forte. C’est très boisé, avec de nombreuses plantes… mais aussi beaucoup de zones vides, ce qui est à nouveau très paradoxal : si cette sensation d’isolement fait mouche, c’est peut-être par manque de moyen. Imagineering a dû faire preuve d’ingéniosité pour combiner plusieurs repères Disney dans ce land. Son organisation reprend le schéma de Frontierland dans les parcs américains : Tarzan’s Treehouse est accessible en empruntant une barge, exactement comme Tom Sawyer’s Island / Pirates Lair, Jungle Cruise remplace Riverboat… L’art de faire du neuf, avec du vieux, et avec un budget réduit…
Ce n’est pas un problème en soi quand cela ne se voit pas. C’est le cas de la majorité d’Adventureland version HKDL… mais je mettrais un gros bémol sur le quai d’embarquement de Jungle Cruise. On retrouve la réserve et la frilosité de Disney dans les années 2000. A l’instar de Space Mountain dans le land voisin, c’est un vulgaire parc à bœufs avec un peu de tôle peinte et quelques props pour donner un semblant de thème. Alors que c’est plein de détails et de traits d’humour dans toutes les autres versions du monde, ici, rien ne va. La seule originalité reste la possibilité de choisir la langue du skipper avec qui nous allons embarquer. L’attraction en elle-même est relativement décevante aussi. La faute sans doute à la rivière bien trop grande, et jamais nous n’avons réellement l’impression de nous enfoncer dans la jungle. Une petite mention pour la séquence finale, qui rappelle, d’envergure bien moindre cependant, les effets de Catastrophe Canyon.
L’autre attraction phare d’Adventureland est un spectacle plébiscité en Floride : Festival of the Lion King. Il prend tout son sens dans cette partie du parc et vient à nouveau appuyer l’offre entertainment décidément très complète.
Notre sélection des immanquables de Hong Kong Disneyland
Malgré sa petite taille, Hong Kong Disneyland brille de mille feux pour quelques attractions et spectacles dignes des plus grandes créations de Disney Imagineering.
Mickey & the Wondrous Book
Peut-être le spectacle ultime de Disney ! Ouvert dans le cadre des festivités du 10ème anniversaire de Hong Kong Disneyland, c’est le show à ne pas rater ! Durant ces vingt-huit minutes éblouissantes, vous aller voir les plus beaux contes Disney prendre vie sous vos yeux dans une bibliothèque enchantée. Alors que Mickey, malicieux et curieux, ouvre le livre magique, Olaf tombe par mégarde de ses pages. Notre souris préférée et son compère Dingo décident d’aider le bonhomme de neige à retrouver sa place et à le renvoyer chez lui. Ils traverses six histoires Disney, magnifiquement mises en scène, avec de nombreux acteurs. Ce grand frère de Mickey et le Magicien (dont il tire son inspiration) est un festival musical de couleurs qui ne vous laissera pas de marbre, tant le spectacle est digne des plus grands musical Broadway. Le thème principal sera immédiatement une de vos chansons Disney favorite, vous pouvez me croire sur parole !
Big Grizzly Mountain Runaway Mine Cars
Surprenante et pleine de malice, cette variation de Big Thunder Mountain mérite de figurer parmi les plus gros délires des parcs Disney. Non seulement son parcours est surprenant, mais en plus l’intégration dans son environnement frôle la perfection. Grizzly Gulch ne vit ainsi que pour elle ! En embarquant dans cette folle aventure, sur 1100 mètres, vous circulerez un coup vers l’avant, un coup vers l’arrière… et vous serez même propulsé à cause d’une explosion dû à une maman ours, Mother Lode, et son fils, Nugget. L’attraction dispose de nombreux effets et vous rencontrerez à plusieurs reprises les animatroniques des ours qui ont pris possession de la mine.
Mystic Manor
Sans conteste une de mes attractions Disney favorites. Dès que l’on arrive à Mystic Point, la silhouette du manoir se dresse dans le ciel. Elle rappelle fortement Phantom Manor dans sa structure, mais c’est tout à fait assumé et voulu car les fantômes ne sont pas perçus culturellement en Chine de la même manière qu’en Europe. Plutôt que de singer ses modèles, cette attraction nous invite à visiter le musée d’artefacts qu’a ramenés Henry Mystic de ses expéditions à travers le monde. Parmi toutes, se cache une boîte à musique qui aurait le pouvoir de donner vie aux objets inanimés. L’explorateur nous met en garde de ne pas y toucher… mais c’est sans compter Albert, le petit singe d’Henry, qui décide bien entendu de n’en faire qu’à sa tête. Une fois embarqué, c’est une maestra complète qui nous attend. L’attraction est pleine de magie, avec des séquences amusantes, surprenantes et bien senties. La musique est une merveille, « normal » vous allez me dire, car c’est Danny Elfman lui-même qui l’a composée. Elle ponctue toute les scènes par son refrain entêtant, pouvant devenir dramatique, comique ou aventureux quand nécessaire. Mystic Manor est un chef-d’œuvre, qui mériterait à lui seul une visite à Hong Kong Disneyland. Cette aventure hors norme est plébiscité parmi tous les fans Disney et c’est totalement mérité.
Disney Paint the Night
La parade électrique Disney Paint the Night est le successeur spirituel de Main Street Electrical Parade. Avant d’arriver à Disneyland pour son 60ème anniversaire, elle avait en effet débarqué à Hong Kong Disneyland en 2014 et elle y est toujours à ce jour. La musique dynamique, dont le thème reprend When Can I See You Again (Owl City) des Mondes de Ralph, lui donne un rythme hyper entraînant et hypnotisant. Les chorégraphies soignées nous transmettent leur énergie tandis que les chars et leurs couleurs nous électrisent. Paint the Night, c’est la parade du moment qu’il est impossible de rater !
Un parc à l’avenir radieux, qui va devenir un immanquable
Voilà, notre tour de Hong Kong Disneyland s’achève. Le parc est petit, alors en faire le tour ne devrait pas nécessité plus de deux jours ; voire un seul s’il est vraiment vide. Je n’ai pas parlé de la parade Flight of Fantasy, qui à vrai dire ne m’a pas marqué plus que cela, mais elle reste tout à fait plaisante et reste plus intéressante et maîtrisée que la parade diurne actuelle à Disneyland Paris. Sauf si vous êtes un fan un peu dingue, comme je le suis, je ne vous conseille pas spécialement de vous déplacer à Hong Kong pour ce parc. Attendez donc 2020/2021, après la fin des travaux qui ont actuellement débuté et qui vont achever de faire de ce resort un immanquable. En effet, dans les prochaines années, c’est l’ensemble du château qui sera revu et remodelé, tandis que de nouvelles expériences et attractions vont arriver : Vaiana, Arendelle et La Reine des Neiges, Avengers… Le futur s’annonce radieux pour ce petit parc qui grandit chaque année un peu plus. Que les fans Disney ne l’oublient pas et ne le sous-estiment pas : Hong Kong Disneyland va beaucoup faire parler de lui dans les prochaines années et vous ne pourrez plus passer à côté.